Grosse fatigue...

Oui, grosse fatigue de voir les grands médias nationaux reprendre leur petit musique, leur petite musique du mépris avec parfois de vrais morceaux de bravoure en ce domaine sous la plume de July ou de Colombani. Grosse fatigue de voir les mêmes bonnes grosses ficelles, les interviews de Le Pen ou de Villiers qu'on laisse parler à l'envi alors que ce Non est un Non essentiellement de Gauche, et que Gérard Filoche, un de ceux qui a le plus mouillé sa chemise en compagnie de Jacques Généreux et Marc Dolez, et Jacques Nikonoff, président du mouvement Attac, mouvement qui, on ne peut l'ignorer, a eu un rôle déterminant dans la campagne du référendum, sont restés à moisir pendant des heures dans les couloirs menant au studio de France 2 au soir du référendum : Arlette Chabot, qui les avait pourtant conviés, n'a pas daigné les laisser parler....Grosse fatigue à huit heures du matin le 30 sur France Inter d'entendre Bayrou et non l'un des partisans du Non...Aurions-nous mal compris? Aurait-on voté Oui? Cela aurait-il fait gercer les lèvres de Paoli que de demander à un partisan du Non, à huit heures, heure de la plus forte audience, de commenter ce Non et le sens qu'on pouvait lui donner ?! Certes, on me répondra que Montebourg était à l'antenne à 9h30 ... oui, on me dira ça ...

Grosse fatigue... Ah, comme le peuple est passé rapidement sous le tapis, occulté à la télévision dès le soir-même du référendum ! Qui a réussi à voir plus de vingt secondes d'images de la fête de la Place de la Bastille ? Qui a entendu par exemple le discours tenu par Yves Salesse, co-président de la Fondation Copernic qui a été à l'initiative de l'appel des 200, sur cette même place ? Un beau discours pourtant ... Et dès aujourd'hui, plus de peuple, plus de simples gens qui ont voté Non ... Quand France 2 au Journal de ce soir (1er juin) trouve des partisans du Non pour commenter le changement de Premier Ministre, c'est dans un bar de Marseille, pas à la porte des usines ou des bureaux, dans le métro, au marché, au supermarché qu'il les trouve, là où pourtant on trouve la France qui trime et qui a voté massivement Non: ils ne savaient pas où nous trouver, les journalistes, qu'ils ont dû se rabattre sur le premier bar du coin (le prolo hante les bars, on le sait bien...) ?? Mais on est partout !! 55%

Oui, grosse fatigue...Face au mépris de l'élite médiatique, face aux July, aux Colombani, aux Chabot et à tant d'autres, qui laissent dans l'ombre 55% des français ou leur crachent encore au visage, nous ferons la "grève des médias" le jeudi 16 juin. Plus de télé, plus de radio, plus de journaux, (ou bien quelques-uns bien choisis). Pourquoi le 16 juin ? Parce qu'il fallait bien choisir une date, et que nous nous souvenons d'une certaine Pentecôte un 16 mai ... Plus de télé, plus de radio, plus de journaux ... Et au besoin, nous informerons leurs annonceurs ... Quelque chose de très neutre : "Je vous informe de ce que, face au mépris affiché par nombre de journalistes ou éditoriaux du média X face au résultat du vote démocratique, je ne le regarderai/achèterai pas le 16 juin. Mon cerveau n'est pas disponible: je suis en colère...".

Nous vous invitons à faire de même. Seuls, nous ne comptons pas, mais Internet a été notre force... Nous pouvons également relayer cette initiative par des affiches sur les lieux de travail. Certains journalistes glapiront : qu'ils glapissent.

 

Signé Pascale pour l'équipe du site nomedia16